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Château de la Bastide




Nous ne saurions mieux décrire cette région si pittoresque du vivarais que notre savant compatriote, le vicomte de Montravel qui, par la description qui nous en donne, dans la revue du Vivarais, nous montre, en détail, Sampzon et les sites variés que traversent le Chassezac et l'Ardèche.

Nous lui cédons la place :

« La rivière de Chassezac, s’échappant des gorges de Casteljau, abandonne son cours torrentiel et serpente gracieusement dans cette longue et riche vallée à laquelle elle donne son nom, jusqu'à son embouchure dans l'Ardèche, au pied du rocher de Sampzon.

Cette vallée, ouverte du couchant au levant, est longée, sur la rive gauche, par des collines calcaires couvertes de taillis de chênes, au pied desquelles sont d’étroites, mais fertiles plaines, et les villages de Maisonneuve, Chandolas, Saint-Alban et Auriolles.

La rive droite, au midi, comprend un territoire accidenté et de riches plaines, où se trouvent les paroisses de Berrias, Beaulieu, Comps, Grospierres et les châteaux de l'ancienne commanderie de Jalès (ordre de Malte), de La Selve, rendez-vous de chasse des Joyeuse, de Bournet et de La Bastide.

Une chaîne de montagnes boisées de taillis de chênes, dont la têtue de moyenne est d'environ quatre cents mètres, longe la vallée et prend les noms de Serre, de Barjac, col de l'Acise et de la Planèze.

C'est à ce dernier point, à l'extrémité de la vallée, que cette chaîne vient se heurter de front contre la rivière d'Ardèche, et qu'elle se révèle brusquement dans une montagne aux pentes rapides, dont la partie haute forme comme un pic isolé, tandis que son pied va baigner jusque dans les eaux de l'Ardèche.

Une masse rocheuse couronne son sommet, en forme d'enclume, coupée à pic sur une vingtaine de mètres environ de hauteur et paraissant, de loin, surplomber de toute part.

De ce sommet, la vue est admirable, et s'étend à tous les points de l'horizon. Au nord, le Mont Mézenc, le Gerbier de Joncs, le Tanargue, la Champ du Cros, la Tour de Brison, l'Escrinet, Aubenas, le Coyron. Au levant, les Alpes Dauphinoises, le mont Ventoux. Au midi, les montages de l’Uzège, et au couchant le massif de la Lozère.

Au premier plan et aux pieds du spectateur, la vallée du Chassezac et ses nombreux villages, les confluents du Chassezac et de La Baume, avec l'Ardèche et le cours de celle-ci jusqu'à Vallon et au pont de Salavas. Le chemin de fer, depuis son débouché, au levant, à Balazuc et à Ruoms, et son parcours dans la vallée du Chassezac. Le viaduc du chemin de fer et le pont de la route, côte à côte sur l'Ardèche, tout au pied du rocher. Et enfin. Et enfin le château de La Bastide, assis sur le dernier contrefort de la montagne dominant sa magnifique terre, dominé lui-même par le village de Sampzon, pour ainsi dire accroché au bas de l'assise du rocher.

De ce point élevé, on dominait les importantes voies de communication d'Alès ; du Gévaudan, par les Vans et Villefort ; d'Aubenas ; de Joyeuse et Largentière ; de Vallon au Bourg-Saint-Andéol ; de Vallon à Barjac, par Salavas et Vagnas.

On le voit, c'était une position stratégique de premier ordre et en même temps une situation topographique admirable, tant par la force naturelle de son assiette, que par l'étendue presque illimitée de son horizon.

A ces deux points de vue, ce sommet attira-t-il l'attention des barons du Moyen-Âge. Mais de leur forteresse féodale qu'ils établirent là, il ne reste plus que quelques pans de mur qui en marquent la place.

Le vicomte de Montravel nous donne de nombreuses et intéressantes notes sur ces puissants barons.

Nous descendrons de ces sommets inaccessibles pour nous arrêter au château de La Bastide-sous-Sampzon.

La première mention que l'on trouve du château de la Bastide est l'hommage rendu, en 1308, à l'évêque de Viviers, par nobles Armand et Raymond de Sampzon, frère, pour tout ce qu'ils possédaient dans le mandement de Sampzon, et aussi pour leur Bastide ou forteresse, sise sous Sampzon.

Ce château, jusqu'à la fin du 16e siècle, parait ne s'être composé que de ce qui forme la partie méridionale de l’habitation actuelle, y compris la grosse tour carrée, qui fut réparé à cette époque et encore dernièrement, en 1869, mais qui doit remonter à la construction primitive.

Ce castel dut, comme dit Antoine de Sampzon dans ses mémoires, « paraître petit à messire Gaspard de Champzon et à son fils Jacques, qui tous deux menèrent grand train de chiens, de chevaux et de large hospitalité. »

Le fils de Jacques fut le dernier de sa maison, qui parait avoir eu aussi une large existence et qui entreprit, comme il dit encore, la restauration, à cause du mauvais état des murailles, dont plusieurs s'en allaient en ruine, étant de vieillesse toute entr’ouvertes. »

Les Sampzon sont connus depuis l'an 1197 par les actes divers, testaments, hommages, achats ect...

Noble Guillaume de Sampzon, 1er du nom, qualifié chevalier, coseigneur de Sampzon, de Saint-Alban et de La Baume épousa, le 4 janvier 1197, Jeanne de Montbel. Il fut l'auteur des branches : de La Baume, éteinte au Xe degré en 1442, et de celle des. Seigneur de La Bastide, tombée en quenouille en la personne d’Aigueline de Sampzon, dame de La Bastide, mariée, un peu avant 1352, à noble Jaucelin d'Adillion, à charge par les enfants de prendre les noms et armes des Sampzon.

Les d’Adillon, alias Odilon, Aguilhon et Aiguilhon, sont fort anciens.

Noble Bertrand d’Adillon, 1er du nom, coseigneur de Saint-Alban-sous-Sampzon, y demeurant, épousa, devant Pierre Martin, notaire en 1220, Noble Astorgie de Chanaleilles, fille de Jean, qui lui constitua en dot trois mille sols, plus des droits seigneuriaux à Ruoms, la Gorce, Saint-Alban, Salavas ect...

Au Ve degré, Jaucelin, alias Jalcolm d’Adillon, damoiseau, coseigneur de Saint-Alban et de la rivière de Chassezac (Sic), était déjà marié, en 1352, à Aigline de Sampzon, fille de messire Armand de Sampzon, Seigneur de La Bastide, à laquelle celui-ci, par son testament du 4 février 1353, la substitua à ses trois fils en cas de mort.

Cette prévision s’étant réalisée, Jaucelin se trouva ainsi réunir les patrimoines des deux maisons d'Adillon et de Sampzon et adopta le nom et les armes de sa femme.

En 1586, Antoine d’Adillon de Sampzon, épousa Magdeleine de Borne, de laquelle il eut plusieurs fils, morts en bas âge, et deux filles : Louise, l'aînée, épousa François de Rochier ; Hélène, la cadette, fut mariée, en 1618, à noble Balthazard de Beauvoir du Roure, seigneur d’Elze.

Les Rochier, familles originaires de Salavas, devinrent seigneurs de Sampzon.

François de Rochier, fils de maître Pierre Rochier, du lieu de Salavas, et de Marie de Solier, fille de noble François de Solier et de Louise Maximin, épousa, le 17 janvier 1614, Louise de Sampzon, fille aînée de messire Antoine de Sampzon et de Magdeleine de Borne. Ils eurent un fils et une fille. Antoine, leur fils, finit misérablement, et leur fille épousa messire de Borne, seigneur de Beaumefort.

Les biens de Sampzon passèrent à la maison de Chambonas (Revue du Vivarais, 1897, p.365 et suivantes).

En 1780, Jean-Louis Damien de Tardy, comte de Montravel, épousa, Marie-Rosalie-Dorothée, fille et héritière d'Antoine Pellier, seigneur de Sampzon, La Bastide et autres lieux, et d’Anne-Dorothée de Gasques de Combe.

Les biens de Marie-Rosalie-Dorothée Pellier apporta à son mari furent : les châteaux et terres de Sampzon et de La Bastille, les terres et moulin d'Auriolles, les moulins de Joyeuse et de Rosières, les terres de souperet, les Vernades, Arleblanc, la charve et de nombreuses terres et vignes.

Nous ignorons les armes des premiers seigneurs de Sampzon. Quant aux Adillon, alias Aguilhon ou Aiguilhon, nous trouvons une famille habitant le Coyron et Villeneuve-De-Berg et dont le nom est indifféremment autographié dans les mêmes actes : Guilhon, d’Eguilhon, Aguilhon, seigneur de Beaupré, en Coyron, d’Ajoux, de Cerelas et qui s'allia aux maisons de Mercoyrol, de Tardieu, de Vileneuve, de Mongrand, d’Arlendes, du Cheylard, d'Albignas, ect... Ses armes étaient : « d'argent, au chevron de gueules accompagné de trois croisettes… ; au chef d’azur, chargé de trois étoiles...» (Empreinte d'un sceau - par Michel de Chazotte)

Voir : revue du Vivarais : 1897, p. 365 et suivante ; - Armorial du Vivarais : Articles des divers seigneurs de La bastide.

Source : Les Châteaux historiques du Vivarais, Florentin Benoît-d'Entrevaux et Gaston de Jourda de Vaux, EetR, 2000, p.133-136.





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